Halte aux idées reçues en bio

« Le bio c’est trop cher », « le bio c’est du marketing » ou encore « le bio ça vient de loin » : 9 idées reçues sur le label bio passées au crible pour démêler le vrai du faux !

« Le bio c’est toujours plus cher »

VRAI et FAUX.  

Si les prix du bio sont souvent plus élevés, c’est d’abord parce qu’il s’agit d’une production exigeante et plus coûteuse. Elle demande plus d’espace pour des pratiques extensives (comme le pâturage) et plus de main d’œuvre pour une surveillance accrue des troupeaux, pour le travail du sol…. La non-utilisation de produits chimiques de synthèse et le respect des cycles naturels réduisent les rendements. Autant de facteurs qui influent sur le prix ! Pourtant, il n’existe pas UN prix du bio mais DES prix du bio. Il est possible d’acheter bio à budget parfois égal, voire à des prix concurrentiels, en adoptant quelques réflexes : 

  • Privilégier les circuits-courts et la vente directe pour limiter le coût des intermédiaires 
  • Acheter des produits bruts : pour économiser le coût de la transformation 
  • Acheter local et de saison : pour économiser les frais de transports et profiter du moment où le produit abonde dans les champs  
  • Comparer les prix au kilo et se renseigner auprès des grossistes spécialisés 
consommateurs allant chercher leur panier de fruits et légumes en vente directe

« Le bio ça vient de loin » 

FAUX.  

Le bio est le champion de la souveraineté alimentaire en France ! 82% des produits bio consommés en France sont cultivés en France (hors produits tropicaux). Les produits importés sont essentiellement le café, le thé, et les bananes. Opposer bio et local n’a pas de sens en France, qui est le pays par excellence qui peut combiner les deux avec plus de 26 000 fermes bio qui vendent en direct partout sur le territoire. Dans certaines catégories de produits (vins, produits laitiers, œufs), 99 % de la production bio est made in France. À noter également que, selon une étude de l’ADEME, le transport compte pour 1/3 de l’empreinte environnementale d’un aliment quand son mode de production, lui, compte pour 2/3. 

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femme dans un magasin, prenant une pomme

« Le bio, c’est traité aussi »  

VRAI.  

En cas de menace avérée pour une culture et seulement pour cette raison, un produit de traitement phytopharmaceutique d’origine naturelle, autorisé et listé par le règlement peut être utilisé.
57 substances phytosanitaires sont autorisées en bio, sur les 455 disponibles en Europe. Les pesticides chimiques de synthèse sont, eux, strictement interdits 

L’agriculture biologique valorise le bon sens paysan et s’appuie sur des méthodes naturelles de protection des cultures : lutte biologique, plantation de haies, rotation des cultures ou encore choix de semences adaptées au contexte pédoclimatique. Un contrôle rigoureux est mené sur les produits bio pouvant conduire au déclassement de produits en cas de détection de traces de pesticides interdits.  

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personne prenant en main les pommes de terre récoltés dans la terre

«Le bio c’est du marketing, il existe un « faux » bio européen »

FAUX 

Le bio n’est pas une marque, ni un label que l’on  achète. C’est un diplôme d’état qui garantit que le produit labellisé respecte le cahier des charges de l’agriculture biologique, commun à tous les pays de l’Union Européenne. Un produit bio c’est : pas de chimie de synthèse, pas d’organismes génétiquement modifiés, pas de colorants et arômes chimiques de synthèse, pas d’exhausteurs de goût. C’est certifié et contrôlé par des organismes indépendants au moins une fois par an ! 

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producteur vérifiant ses plantations

« Le bio c’est du véganisme »  

FAUX. 

Le bio est omnivore. Le règlement bio repose sur le principe d’équilibre entre le sol, l’eau, les végétaux et les animaux. L’élevage est donc central dans les systèmes bio, pourquoi ?  

  • La fertilité et l’activité biologique du sol sont préservées et augmentées par l’épandage d’effluents d’élevage ou de matières organiques 
  • L’élevage bio (notamment de ruminants), parce qu’il est encadré par des normes qui favorisent des pratiques extensives, permet de valoriser certaines zones dites « défavorisées » où la terre ne peut pas être travaillée (zones de montagnes par exemple) 

L’élevage bio est strictement encadré pour garantir le respect du bien-être animal, les besoins physiologiques des bêtes et le respect de leur cycle naturel de développement.  

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poulet en plein air

« Le bio crée de l’emploi et rémunère les producteurs plus justement »

VRAI. 

Avec 12% des fermes mais 18% de l’emploi agricole, le bio en créateur d’emplois, non seulement parce qu’en l’absence de traitement chimique plus de main d’œuvre est nécessaire, mais aussi en raison de la propension à la vente directe des fermes bios (1 sur 2 versus 1 sur 4 en moyenne nationale*). 

Le bio facilite aussi une stabilité des revenus : les bios sont particulièrement long-termistes et contractualisent leurs débouchés sur au moins 3 ans. Sur ce point, le label bio se rapproche des principes au cœur du projet du commerce équitable, et l’on note d’ailleurs que 90% des produits commerce équitable sont également bio.  

* Les chiffres clés du bio 2023

Les chiffres clés du bio
récolte chez un producteur

« Le bio ça ne change rien sur le goût  »  

VRAI ET FAUX  

Si le cahier des charges du bio n’offre aucune garantie concernant les qualités organoleptiques du produit fini, on remarque que certaines pratiques induites par le cahier des charges du bio sont amenées à impacter le goût et la qualité des aliments 

  • Les animaux en bio pâturent au maximum, les vaches bio sont nourries essentiellement avec de l’herbe, ce qui favorise une richesse naturelle du lait en Oméga 3 
  • Les produits laitiers sont garantis sans additifs chimiques de synthèse (conservateurs, arômes, émulsifiants, colorants…) 
  • Les fruits et légumes sont récoltées à maturité  
  • La croissance des animaux est plus lente conduisant à des teneurs plus fortes en acides gras poly-insaturés dans la viande 
  • La réduction de traitement antibiotique est un gage de qualité 

Par ailleurs, la non-utilisation de pesticides chimiques de synthèse en bio permet de consommer sans hésitation la peau des fruits et légumes ainsi que les produits à base de céréales complètes dont toutes les qualités nutritionnelles sont conservées (source Cambio).  

assiettes gourmandes, végétalisées

« Le bio ça peut être trop gras, trop sucré, trop salé »  

VRAI 

Le bio n’est pas une auréole de sainteté et il ne faut pas attendre du bio ce qu’il ne promet pas. Le bio ne prétend pas être diététique ou faire maigrir, ce n’est pas un nutriscore. Toutefois, consommer bio est pédagogique et incite indirectement à aller vers plus de diététique, de cuisine de produits bruts et de consommation éco-responsable. Certains utilisent même le terme de « locomotive de l’innovation » (Conseil National de l’Alimentation, 2014) à l’échelle de l’ensemble du secteur agro-alimentaire.  

biscuits gourmands à base de blé et garnis de confiture

« Je ne peux pas faire certifier mon restaurant si je ne suis pas 100% bio »

FAUX 

Les restaurants peuvent être certifiés à partir de 50% de bio ! Un label bio français existe pour la restauration commerciale depuis 2012 et permet d’apporter encore plus de garanties aux consommateurs. Depuis 2020, il a été clarifié et simplifié pour que les restaurants puissent prétendre à la certification sur la base des « quantités produits » achetées en valeur : de 50 % à 75 %, de 75 % à 95 %, au moins 95 %. Il existe également une certification pour les plats et le menu. 

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tables d'un bistrot